Critique d’art, spécialiste de la peinture contemporaine, écrivain, historien et poète, Jean Cassou est un intellectuel humaniste et idéaliste. En septembre 1940, il est démis de son poste de conservateur du musée d’art moderne par le gouvernement de Vichy suite à une campagne nauséabonde contre le « juif espagnol Cassou », parce que marié à une femme juive, Ida Jankélévitch, la sœur de Vladimir Jankélévitch. À cette époque, il a déjà rejoint le groupe du musée de l’Homme, composé de chercheurs réunis autour de Boris Vildé et Paul Rivet. Il s’installe à Toulouse en avril 1941 et participe à la fondation du réseau Bertaux.
Arrêté en décembre de la même année, il est enfermé à la prison militaire Furgole où il compose ses 33 sonnets composés au secret, publié en 1944 sous le pseudonyme de Jean Noir. Libéré en 1943, il rejoint les MUR (Mouvements Unis de la Résistance).
Nommé Commissaire de la République, il est blessé dans les combats de la libération de Toulouse le 19 août 1944. Conduit à l’hôpital, il est soigné par le professeur Joseph Ducuing et reste plusieurs semaines entre la vie et la mort.
Dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions de Commissaire de la République, il est remplacé le jour de la libération par Pierre Bertaux.
Le rôle des étrangers dans la Résistance a été considérable en Haute-Garonne. Des guérilléros espagnols aux Allemands antinazis, l’engagement de ces étrangers, traqués par le régime de Vichy, a été essentiel pour la libération.
Les FTP-MOI (Francs-Tireurs Partisans – Main d’Œuvre Immigré) de la région de Toulouse prennent le nom de 35ᵉ Brigade FTP-MOI Marcel Langer en hommage à leur chef et à son groupe des brigades internationales dans la Guerre d’Espagne. Ces résistants communistes, tous étrangers, majoritairement juifs d’Europe centrale et de l’Est, ou espagnols et italiens à Toulouse, sont souvent des combattants éprouvés par la Guerre d’Espagne ou la campagne de mai-juin 1940. Plus de 800 actions leur seraient attribuées dans la région.